vendredi 29 mars 2013

PSA : A l'intérieur de l'usine en lutte d'Aulnay

Aujourd'hui, nous avons été invités par les ouvriers et ouvrières en lutte de PSA dans l'usine d'Aulnay. Après plusieurs mois à leur côté "de l'extérieur", nous avons pu voir comment la lutte se déroulait et s'organisait à l'intérieur de l'usine. Les rencontres et les discussions ont été riches et nous remercions les camarades pour leur accueil chaleureux.

Pour les avoir côtoyés depuis un moment, on savait qu'ils et elles étaient organisés. Mais lorsqu'on est à l'intérieur, on s'aperçoit à quel point. Aucune question relative à la grève, à la solidarité interne et externe, à la répression, aux actions, à la caisse de grève, au développement des relations avec les autres usines, au gouvernement, au patron, à la sécurité, à la culture, etc. n'est écartée et chaque facteur, même minime, est pris en compte pour faire en sorte que la grève soit la plus opérationnelle et la plus efficace possible.

Chacun et chacune peut trouver sa place dans cette mécanique superbe dont seuls les ouvriers et ouvrières, de par leur quotidien et leur condition, font marcher les rouages avec autant de maîtrise.

Le mot d'ordre est résolument la détermination, avec comme vision le mouvement d'ensemble qui permettra à la classe ouvrière d'avoir le rapport de force pour imposer ses mots d'ordre. Les PSA d'Aulnay vont ainsi à la rencontre des autres sites du groupe, des sous-traitants et des autres boîtes en lutte. Loin d'être renfermée sur elle-même, la grève va à la recherche de ses alliés naturels. Pas pour rien qu'elle soit si populaire et qu'elle trouve un soutien au-delà de nos frontières. L'introduction à l'Assemblée Générale de ce matin en témoigne :


Il n'y a pas un ou une seule gréviste qui pense que le combat sera facile. Cette conscience renforce la détermination. Et l'organisation renforce la confiance dans la capacité au mouvement de se développer, en dépit des hauts et des bas qu'il a traversé, traverse et traversera. Cette force, cette puissance collective, les grévistes la transmettent aux ouvriers et ouvrières qui ne sont pas en grève pour des raisons financières. Et c'est là, comme nous l'explique le Camarade dans l'extrait audio ci-dessous, que la caisse de grève et la solidarité financière venue de toute la France et d'ailleurs, agit comme un argument supplémentaire en faveur de la grève.


Nous en profitons d'ailleurs pour appeler encore une fois au développement des initiatives de solidarité avec la grève à PSA et plus largement avec les ouvriers et ouvrières en lutte. Déposons des caisses de solidarité dans nos bibliothèques, nos piscines, nos salles de concert et de spectacle, nos maisons de quartier, nos foyers, nos clubs sportifs, nos boulangeries, nos bars, nos lieux de travail, etc.

Cette paye de grève, c'est le fruit d'un vrai travail. Pas un travail de production pour engranger des profits pour le patron et les actionnaires. Un travail qui enrichit l'ensemble de la classe ouvrière dans la continuité de son combat pour le respect, la dignité et la prise de conscience de sa capacité à pouvoir diriger l'ensemble de la société. Car c'est bien la pratique réelle de la lutte, le feu de la lutte de classe, qui forge l'avenir de la future société pour laquelle nous nous battons. Et ça, la grève de PSA Aulnay le démontre par la complexité et l'efficacité de son organisation. 

Bien sûr, les pas sont encore nombreux à franchir et le rapport de force n'est pas encore en notre faveur. Ce sera un processus long, au cours duquel nous ferons l'expérience de l'apprentissage du pouvoir, radicalement différent de celui des capitalistes dont le gouvernement actuel n'est que l'expression. Mais nous avons confiance en notre classe pour avancer, se relever après les chutes, apprendre de ses erreurs, s'organiser, combattre et finalement remporter la victoire, c'est à dire abolir l'exploitation de l'Homme par l'Homme.

La Cause du Peuple


L'Assemblée Générale


 


La place de la grève



La manif sur les chaînes

 

 

 

 

 





La distribution des chèques de grève





Le pointage des grévistes



L'ancienne carte de grève de 2007
 

 











Vidéo - Les grévistes de PSA violemment embarqués par les gendarmes mobiles pour avoir manifesté au Medef

PSA - Action contre le MEDEF, arrestations et manif sauvage

Aujourd'hui, les ouvriers et ouvrières en lutte de PSA Aulnay ont occupé le MEDEF à Paris. Après 45 minutes d'occupation, tout le monde est sorti et s'est retrouvé bloqué sur le trottoir. Les flics ont demandé de monter dans le car 4 par 4, ce que tout le monde a refusé en bloc. C'est là qu'ils ont commencé à taper et à attraper les gens un par un et les ont embarqué.

C'est dans un commissariat du 18ème que les flics ont procédé aux contrôles d'identité des 105 arrêtés. Pendant ce temps là, quelques soutiens sont arrivés. Les interpellés ont été libérés au compte goutte, créant au fur et à mesure un rassemblement de plus en plus important. Après une intervention, le cortège est parti en manif sauvage.

La lutte continue ! La force des travailleurs, c'est la grève !!!


Des ouvriers racontent l'action d'aujourd'hui :


Une ouvrière témoigne de la journée et nous informe des suites :


Une partie de l'intervention avant la manif sauvage :







mercredi 27 mars 2013

Interventions et messages de la Conférence de Hambourg

Publié sur http://csrinde.wordpress.com/2013/03/27/interventions-et-messages-de-la-conference-de-hambourg/

Les interventions et messages de la Conférence de Hambourg sont enfin disponibles en français. Vous pouvez les téléchargez en PDF en cliquant sur l'image ci-dessous ou nous écrire pour avoir la version papier (csrinde[at]yahoo.fr).

Bonne lecture !

couverture

mardi 26 mars 2013

Première Ligne : Concert à Bobigny pour la sortie du nouvel album

Le nouvel album du groupe Première Ligne est sorti. Le concert pour sa sortie aura lieu à Bobigny le 29 mars. C'est à partir de 20 heures et c'est 10 euros. D'autres artistes seront là, notamment Kash Leone : Ça peut plus durer.



Lors de la journée de soutien à la Guerre Populaire en Inde qui a eu lieu à Clermont-Ferrand le 24 mars, Première Ligne était présent. Pour ceux qui ont pu y participer, nous avons eu la chance d'entendre sur scène certains de leurs nouveaux titres. 

C'est encore excellent, pertinent et juste. En écoute ICI

Georges Ibrahim Abdallah : Affrontements au Liban

Liban : affrontements entre partisans de Georges Ibrahim Abdallah et forces de sécurité devant la résidence des Pins 


Des affrontements ont éclaté mercredi soir devant la résidence de l'ambassadeur de France à Beyrouth entre forces de sécurité et des partisans de Georges Ibrahim Abdallah, l'ancien activiste libanais détenu en France, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Selon l'ANI, les échauffourées ont éclaté lorsque les manifestants ont tenté de dépasser les barricades devant la résidence de l'ambassadeur. Aucune personne n'a été transféré à l'hôpital, a précisé l'agence libanaise, alors que plusieurs médias libanais ont fait état de blessés parmi les manifestants.

Ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), Georges Ibrahim Abdallah avait été arrêté en 1984 et condamné trois ans plus tard pour complicité dans les assassinats de deux diplomates, un Américain et un Israélien.

Le 21 novembre 2012, "un avis favorable à sa libération a été donné par le tribunal d'application des peines, conditionné par un arrêté d'expulsion signé par le ministre de l'Intérieur".

Cet arrêté n'a toujours pas été signé, tandis qu'un "imbroglio incompréhensible de procédures" se poursuit, avec une hypothétique prochaine étape judiciaire fixée au 21 mars.

La perspective d'une libération est accueillie favorablement par le Liban, alors que Washington a réitéré son opposition à la sortie de prison de Georges Ibrahim Abdallah.

www.lorientlejour.com

PSA : Portrait d'ouvrière

Parce que la lutte dans les usines n'est pas l'apanage des hommes, voici un reportage sur Gigi, une des ouvrières en lutte à PSA Aulnay.

PSA : Audience reportée - lettre d'information

Les ouvriers en lutte de PSA se sont rendus nombreux ce matin au Tribunal de Grande Instance de Versailles (voir plus bas Assignation au tribunal de Versailles). A la sortie du tribunal, une assemblée générale s'est tenue. Puis, les ouvriers sont partis en manif mais les flics étaient là et les ont gazés et tabassés. Malgré cela, ils sont repartis de plus belle en scandant leurs slogans et ont pris la route de l'usine, où une autre assemblée générale a eu lieu. L'audience est reportée au 8 avril 2013.

Voici donc la lettre d'information du jour :


lundi 25 mars 2013

La solidarité au banc des accusés


Le 19 février 2013, à l'initiative du CLGIA, un rassemblement pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah, s'est achevé, non loin du ministère de l'intérieur, par l'interpellation de 44 manifestants.

L'un d'entre eux a été isolé et gardé à vue pendant 18 heures. Il comparaîtra le 5 avril à 13h30 au tribunal de grande instance de Paris, au motif d'être prétendument l'«organisateur d'une manifestation non déclarée».

La répression des mouvements de solidarité avec les sans-papiers, les syndicalistes, les travailleurs, les chômeurs, les prisonniers politiques s'est exercée avec zèle sous les gouvernements de droite comme de gauche. Elle s'est particulièrement renforcée ces denières années, violences policières et procès jalonnant le parcours de tous ceux qui contestent l'ordre établi.

Georges Ibrahim Abdallah, détenu depuis 29 ans dans les prisons françaises, subit depuis plus d'un an un acharnement politique judiciairement organisé, qui vise à bloquer sa libération.

 Les manoeuvres d'intimidation n'entameront pas la détermination des militants à exiger sa libération.



Venez nombreux exprimer votre solidarité,

le 5 avril à 13h30,

au TGI de Paris, 10e chambre,

métro Cité ou Châtelet.

Lille : le torchon brûle

Lors de la manifestation du 5 mars contre l'Accord National Interprofessionnel à Lille, un militant de la CGT ramasse un drapeau de la CFDT par terre et le brûle.

Par cet acte symbolique, il s'agissait évidemment de dénoncer la signature de la direction de la CFDT de l'ANI (voir également cet article traitant du sujet Feu sur les mystificateurs de la classe ouvrière !!! et L'accord "flexibilité-sécurité" ou la politique de collaboration de classe de la CFDT, de la CFTC et de la CGC ).

Suite à des excuses officielles de la CGT, voici ci-dessous la déclaration de 5 UL du Pas-de-Calais qui remettent les choses à leur place.  

La Cause du Peuple



Source : http://humaniterouge.alloforum.com/enieme-trahison-syndicat-jaune-cfdt-t3835-1.html#p43306

LES UNIONS LOCALES ET DES SYNDICATS CGT de :
Auchel-Béthune-Bruay-Lillers-Isbergues

Déclaration adoptée le 15 mars 2013.

NOUS NE NOUS CACHONS PAS, NOUS LE REVENDIQUONS
ET S’IL LE FAUT NOUS RECOMMENCERONS !


Que d’émotion pour un drapeau orange de 30 x 40 cm brûlé sur une fin de manifestation à Lille, mais très peu pour les millions de travailleurs, victimes des accords signés par la CFDT depuis 30 ans dans toutes les branches professionnelles, et rien pour celles et ceux qui risquent d’être des victimes de cet accord ANI paraphé entre autre par la CFDT, le partenaire officiel du Medef.

Le poète Aragon dans la « Ballade de celui qui chanta dans les supplices » écrivait : « Et s'il était à refaire, je referais ce chemin, une voix monte des fers et parle des lendemains. On dit que dans sa cellule, deux hommes cette nuit-là, lui murmuraient « Capitule » ! »

Dans sa déclaration du 15 mars, la Confédération CGT s’exprime ainsi dans le 3ème paragraphe : « Les divergences syndicales ne sauraient pour autant justifier des actes qui ne respectent pas le pluralisme des idées et des organisations, comme ce fut le cas récemment lorsqu’un drapeau de la CFDT a été brûlé à l’occasion d’une manifestation » … mais :


- Quand en février 2013, Laurent Berger dit « nous sommes prêts à l’affrontement avec la CGT, je suis syndicaliste, je sais ce qui est bon pour les salariés » ou critique vertement les actions des syndicalistes CGT à Goodyear ou à PSA en les qualifiant « positions dogmatiques » :

- Quand François Chèrèque en 2003 signe en catimini un accord avec le gouvernement malgré les millions de salariés dans les rues et dit « La CFDT se félicite que cet accord rende effectifs les acquis de la réforme du régime de base…//… cet accord garantit le pouvoir d’achat des retraites puisque celles-ci évolueront au minimum comme les prix… » :

- Quand Nicole Notat en 1997 parle de « manipulation de la détresse » à propos du mouvement des chômeurs et dit « je condamne l’occupation illicite des Locaux Assedic » … :

- Quand la CFDT écrit : « il faut augmenter les cotisations, ou augmenter la durée du travail, ou bien baisser les pensions »

Depuis plus de 30 ans, la CFDT pourrit les droits des travailleurs en signant des accords de recul social dans les entreprises et dans les branches, et à chaque fois elle sort lavée de tous ses affronts…

Nous revendiquons cette action et cette destruction symbolique d’un drapeau trouvé sur le bord du trottoir , et peut-être abandonné par un déçu. Par ce geste, nous avons voulu dire clairement et sans détour : STOP Á LA TRAITRISE – STOP Á LA COLLABORATION AVEC « CES GENS LÁ » - STOP, TROP C’EST TROP – STOP, IL Y A DES LIMITES Á L’UNITÉ SUR LE MOINS-DISANT !

Berger a-t-il respecté les travailleurs en signant cet accord le 11 janvier 2013 ?
Chèrèque a-t-il respecté les travailleurs en signant en 2003 puis en 2008 ?
Notat, Maire, Kaspar ont-ils respecté les travailleurs, une seule fois depuis 40 ans ?
A quel moment la CFDT a-t-elle respecté la CGT ou les autres syndicats quand il s’agissait d’accepter de signer le recul social, la fermeture des taules et la casse des droits ? Ceux qui signent de tels accords de recul ne sont jamais concernés par ce qu’ils ont signé pour les autres.

Et que chacun comprenne que nous ne capitulerons jamais et s’il était à refaire nous referons ce chemin même si une voix monte des fers et parle des lendemains.


Nous serons unis et déterminés dans la bagarre jusqu’au bout, contre le patronat et contre les traîtres, pour l’intérêt des salariés-es et de tous les travailleurs victimes du capitalisme et de l’injustice sociale…
Nos camarades réunis à Toulouse doivent aussi nous entendre… Assez de pactiser avec ceux qui signent tout, qui refusent l’unité dans nos entreprises et qui reculent devant les patrons !

Nous luttons pour nous, pour notre classe sociale et pour que nos enfants puissent nous regarder droit dans les yeux avec un sentiment de fierté, comme nous-mêmes honorons celles et ceux qui ont lutté et gagné hier pour nos droits d’aujourd’hui, au prix des larmes, de la sueur et du sang.

mardi 19 mars 2013

Des nouvelles de la grève à PSA


Quelques nouvelles de la grève à PSA Aulnay avec le bulletin d'information et le Journal de grève (voir http://cgt-psa-aulnay.fr) et quelques photos du rassemblement d'hier.

La Cause du Peuple





















Une grève solide
Un des moments importants de la grève a été quand nous avons organisé la distribution de l'argent de la caisse de grève.
L'assemblée générale avait discuté de la façon de répartir cet argent venu de la solidarité du monde du travail. Unanimement les grévistes ont décidé de verser une somme même à ceux qui n'ont fait qu'une ou deux semaines de grève. Ainsi tous les grévistes ont pu avoir un versement. Et ceux qui ont fait quatre semaines ont reçu 800 euros. De quoi tenir.
 
En plus, la distribution s'est faite dans une organisation impeccable et sous les caméras de télévision. Tous les travailleurs qui nous ont soutenu ont pu voir en direct que leur argent est arrivé dans les bonnes poches. Et par cette lettre, nous tenons une nouvelle fois à remercier tous ceux qui ont tenu à apporter leur soutien financier, aussi petit soit-il.
 
La force de notre grève c'est notre détermination, mais aussi notre organisation collective. La grève est l'œuvre de chacun, chacun y participe, chacun décide avec les autres en assemblée générale. Cette organisation nous soude et nous rend plus fort. 
Rencontre avec le directeur de cabinet de Michel Sapin au Ministère du Travail.
Au tout début de mars, après avoir rencontré plusieurs fois le faux médiateur envoyé par le gouvernement -ce facilitateur qui ne facilite rien- nous avons décidé d'aller directement demander des comptes au  ministère du travail. L'accueil a été particulièrement peu chaleureux. Beaucoup de CRS, matraques à la main, nous attendaient. Une délégation a quand même été reçue par le directeur de cabinet de Sapin. Celui-ci a été très clair : le gouvernement ne nommera pas de médiateur pour ne pas mettre la direction de PSA en difficulté. En effet, nommer un médiateur obligerait PSA à le refuser car pour le patron il n'est pas question de rouvrir des négociations. Nous ne nous faisions pas d'illusion sur la perspective de ce médiateur. Mais en revanche, l'attitude du gouvernement a été une leçon pour beaucoup d'entre nous. Ce qui a été traduit clairement par le slogan «  Gouvernement PS...A. Ministère Peugeot » 
Visite surprise à l'UIMM avec occupation
PSA veut faire de la fermeture de l'usine un exemple pour tous les patrons. C'est pour cela qu'il résiste au maximum pour ne pas céder, quitte à perdre beaucoup de voitures. L'attitude complice du gouvernement montre que notre grève les inquiète. C'est aussi pour cela que chaque coup que nous portons est important.
 
Alors vendredi 8 mars, déjouant la  surveillance constante des services de police, nous avons investi par surprise le siège de l'UIMM. Nous nous sommes installés dans ces somptueux locaux. On a vu le luxe qui s'étale jusque dans les pissotières de ces messieurs. Mais quel dommage, on n'a pas trouvé leur caisse noire ! Et c'est dans la salle de réunion de ces patrons licencieurs que nous avons tenu notre propre assemblée générale.
 
Quand les gendarmes mobiles sont venus nous déloger, c'est fièrement et en manifestation que nous sommes partis, savourant notre victoire et leur manque de réactivité. 
La direction vide les chaines, mais ne trouve pas assez de volontaires pour aller à Poissy
La semaine dernière la direction a voulu saper le moral des grévistes en vidant totalement les chaines de production. La direction voudrait nous faire croire qu'elle n'a plus besoin de la production d'Aulnay. Mais même les chiffres de volontaires qui partent à Poissy montrent que ce n'est pas si facile pour elle. Seuls 180 travailleurs se sont portés volontaires. Et certains sont déjà revenus, écœurés par les conditions qu'ils trouvent là-bas.
 
Alors, notre grève continue à gêner la direction, non seulement dans sa production, mais surtout par la démonstration que nous faisons qu'il est possible de combattre un patron comme PSA. 
Les minoritaires c'est eux !
La direction a convoqué un CCE extraordinaire le lundi 18 mars. Comme elle ne peut toujours pas faire passer au vote son plan de 11 000 suppressions d'emplois (car les délais légaux ne sont pas finis), elle veut faire voter aux 20 élus du CCE son projet d'accord, même si pour le moment elle ne peut le mettre en application. Pourquoi ce cinéma ? D'abord, pour tenter de se protéger d'attaques juridiques futures et surtout pour tenter de faire croire à l'opinion publique que son projet d'accord rencontre un soutien majoritaire de syndicalistes et que les salariés, grévistes ou non, sont minoritaires et isolés.
 
Les travailleurs en grève ont décidé de contre attaquer. Nous avons fait circuler une pétition contre ce projet qui a recueilli en deux jours (car l'usine était fermée à cause des intempéries une partie de la semaine) près de 1000 signatures. Nos camarades non grévistes ont largement participé à son succès. C'est aux travailleurs concernés par le plan de suppressions d'emplois de décider s'ils veulent de l'accord de la direction. Ce n'est pas aux 20 élus du CCE de décider à leur place.

Et nous comptons bien venir très nombreux manifester devant le siège ce lundi 18 mars.  Tous ceux qui veulent nous soutenir sont les bienvenus : 13h30 au 75 avenue de la grande armée.

Journal de grève n°8


19/03/2013
Mardi 19 mars 2013, 63ème jour de grève
AULNAY DIT NON AU PSE
La semaine dernière nous avons fait circuler une pétition dans les ateliers pour dire non au PSE. Cette pétition a recueilli 1000 signatures ! Ça 
veut dire, étant donné les nombreuses absences dues aux intempéries ou autres, que la grande majorité des salariés qui étaient présents dans l’usine la semaine dernière a signé. C’est bien la preuve que ce sont les grévistes qui sont représentatifs de la volonté des travailleurs d’Aulnay et non ceux qui prétendent parler en leur nom sans jamais leur avoir demandé leur avis !
C’est fort de ce soutien que nous nous sommes retrouvés à 400 devant la Grande Armée hier après-midi, pour dire non au PSE.
Rappelons que les pseudos négociations entre la direction et les délégués syndicaux centraux ont abouti à un projet d’accord qui n’apporte que quelques améliorations au PSE. Et encore ces améliorations sont dues à la grève car ce n’est qu’après le déclenchement de la grève que la direction a consenti à augmenter les primes d’indemnité de licenciement (+ 1 à 3 mois de salaire), la période des congés de reclassement (qui passe de 9 à 12 mois) et à abaisser, pour les mutations internes, les critères kilométriques de 50 à 35 km pour toucher les primes de mobilité et d’installation.
Mais ces modifications ne changent rien sur le fond. Le PSE reste synonyme de Pôle Emploi ou d’emploi payé au SMIC pour la plupart des salariés d’Aulnay qui ne seront pas reclassés en interne. C’est pourquoi le PSE reste inacceptable en l’état ! Nos revendications principales, un CDI pour tous et la pré-retraite dès 55 ans sont plus que jamais d’actualité !
UN RASSEMBLEMENT DYNAMIQUE
Pour nous rendre au siège de PSA, nous avons descendu l’avenue de la Grande Armée en manifestation. Les journalistes présents nous ont avoué être impressionnés par le dynamisme du cortège. Après 9 semaines de grève, le moral est toujours là !
Des délégations de Poissy, Saint-Ouen et même Metz Borny étaient avec nous. Il y avait aussi des représentants de salariés d’autres entreprises.
Un rassemblement de lutte qui a fait chaud au cœur de tous ceux qui y ont participé ! 
UNANIMITÉ RATÉE POUR PSA
Le CCE de lundi, c’était juste un coup de bluff de la direction destiné à impressionner. Elle voulait faire croire que son PSE était entériné à la quasiunanimité, alors qu’elle ne peut pas faire voter son PSE tant que la procédure n’est pas finie (avis des CHSCT, etc.)
Mais grâce à l’activité des grévistes, la direction n’a réussi à tromper personne dans l’usine sur la signification de ce vote, purement consultatif. Autre échec pour elle : la CGT n’est pas seule à voter contre. Deux délégués centraux CFDT ont voté contre, le troisième s’est abstenu. Un camouflet pour la direction et une preuve de plusde l’impopularité de son PSE. Rappelons que la CFDT d’Aulnay soutien la grève depuis le début.
ACTIONS JURIDIQUES
Il faut continuer de se battre sur tous les fronts !
Après le CCE, la CGT a confirmé qu’elle assigne PSA devant les tribunaux pour insuffisance du PSE. L’audience aura lieu le 26 mars au TGI de Versailles.
Une autre procédure, engagée par SUD, suit son cours. L’audience aura lieu à Paris le 2 avril.
QUI VEUT ALLER À POISSY ?
La direction a du mal à trouver des volontaires pour aller à Poissy. C’est normal quand on sait qu’accepter de partir en prêt volontaire ne donne aucune priorité pour être muté par la suite.
Mais ces prêts donnent un avant-goût de ce qui nous attend avec le PSE. Ceux qui viennent d’Aulnay sont placés sur les postes les plus durs et beaucoup, parmi les 161 qui ont accepté de partir, souhaitent faire demi-tour. 
Se battre tous ensemble pour garder notre emploi, c’est non seulement possible, mais c’est la seule issue !
Le Comité de Grève soutenu par la la CGT, la CFDT et SUD
Aulnay, le 18 mars 2013



lundi 18 mars 2013

Contre le patriarcat, je me lève et je me bat, Retour sur la marche de nuit non mixte

Avec un peu de retard, voici deux comptes rendus de la marche de nuit non mixte s'étant déroulée à Lyon le 8 mars dernier. Merci à la Camarade pour l'envoi.

La Cause du Peuple




Environ 300 personnes se sont déplacées pour participer à la marche de nuit non mixte vendredi 8 mars à Lyon, de la place Antonin Poncet aux pentes de la Croix Rousse en passant par le Vieux Lyon.
Entre flics, fafs et silence des médias, l’affirmation d’une force collective, et un rappel non négociable : « La rue la nuit nous appartient ! »

Récits et photographies de cette manifestation nocturne.
Contre le patriar­cat, je me lève et je me bat, contre le capi­ta­lisme, je me lève et je résiste !
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Le cor­tège part de Antonin Poncet aux cris « les rues, les nuits sont à nous », direc­tion Saint Jean. Les CRS sont en nombre, une dizaine de cars rien que pour nous, plus la bac. Arrivées côté Saône, un groupe de fachos est appuyé contre le mur, leurs mains sur les partie géni­ta­les. Les flics les ont rodés, nous aussi.
En l’absence de ser­vice d’ordre offi­ciel et visi­ble, ce sont toutes les meufs pré­sen­tes qui se sen­tent concer­nées « face aux vio­len­ces, auto­dé­fense ! » et qui com­men­cent à se soli­da­ri­ser pour aller à leur ren­contre.
« T’es une femme qu’est ce que tu vas me faire ? »
Arrivées à leur hau­teur, de par leurs pro­vo­ca­tions s’expri­mant sous forme de gestes autis­ti­ques mimant des coups et d’inci­ta­tions à la sodo­mie, nous fai­sons bloc et les coin­çons contre le mur. Ni les flics ni les fachos ne s’y atten­daient, c’est un peu la pani­que, les flics ten­tant de nous sépa­rer des fafs mais ne savent pas où poser leurs mains sur nous pour nous empê­cher de leur courir après.
Finalement, les fachos humi­liés et pro­té­gés par la police se cas­sent quais de Saône. Les CRS équipés for­ment des lignes et se pla­cent alors de part et d’autre du cor­tège, voir car­ré­ment dedans, et nous enca­dre­rons jusqu’au pont de la Feuillée.
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Fuite de fafs
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« Libres majeu­res, et vac­ci­nées, pas besoin d’être escor­tées ! »
Conspuant les flics tout le long du par­cours pour qu’ils arrê­tent leur « pro­tec­tion » rap­pro­chée et aux cris de « hété­ro­flics cassez vous », nous déci­dons de blo­quer la rangée de CRS à notre gauche sur le pont. Les flics ne com­pren­nent rien, une bonne partie de la manif est main­te­nant déci­dée à mar­cher de manière « fière et soli­daire », sans 50 CRS qui enca­drent notre cor­tège.
Les flics ten­tent de nous repous­ser avec leur bou­clier mais nous fai­sons bloc pour les empê­cher d’avan­cer. Des coups sont échangés, puis les flics reçoi­vent l’ordre d’arrê­ter leur mêlée de rugby pour nous lais­ser conti­nuer.
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CRS virilistes qui pensaient que les nanas allaient se laisser faire
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On a tou­jours 40 CRS dans notre dos, et on conti­nue direc­tion Terreaux, les pentes pour ter­mi­ner place Colbert.
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Dans les rues, on se fait applau­dir par cer­tai­nEs, on reçoit les regards scep­ti­ques des autres, trou­vant l’expli­ca­tion toute trou­vée : « c’est la jour­née de la meuf ».
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Un autre Compte Rendu de la Manif fémi­niste :
Le 8 mars au soir, plu­sieurs cen­tai­nes de per­son­nes se sont regrou­péEs en non mixité fémi­niste - meufs et goui­nes (trans ou cis [1] ) et mecs trans - pour mani­fes­ter contre le capi­ta­lisme et l’hété­ro­pa­triar­cat.
La manif est partie de la place Antonin Poncet, s’est diri­gée vers le Vieux Lyon pour ensuite remon­ter dans les pentes de la Croix-Rousse.
Dès le début de la manif, place Bellecour, quel­ques fafs insul­tent et mena­cent les mani­fes­tan­tEs, et des mecs cis relous ten­tent de s’intro­duire dans le cor­tège. Les fémi­nis­tes ripos­tent à coup de slo­gans et réus­sis­sent à pré­ser­ver la non-mixité.
A signa­ler qu’une dizaine de camions de CRS nous enca­drent déjà, leurs effec­tifs étant com­plè­te­ment dis­pro­por­tion­nés au regard du nombre de per­son­nes pré­sen­tes dans la manif.
Nous pas­sons ensuite sur le pont Bonaparte. Une ving­taine de fafs nous atten­dent à l’entrée de Saint Jean. La manif s’arrête. Une partie des fémi­nis­tes scan­dent des slo­gans tels que « Saint Jean est à nous » ou encore «  La rue la nuit nous appar­tient » tandis que d’autres leur fon­cent dessus. Les flics ten­tent d’empê­cher l’affron­te­ment et nous repous­sent vive­ment. Les fafs recu­lent, pro­té­gés par les flics. A Saint Jean comme ailleurs, nous repre­nons l’espace.
La manif repart. Nous pas­sons devant la cathé­drale puis nous pre­nons les quais de Saône. Les flics, sur les nerfs depuis l’affron­te­ment avec les fafs, qua­drillent com­plè­te­ment la manif. Nous mar­chons donc au milieu de deux ran­gées de CRS qui enca­drent le cor­tège du début à la fin. Les esprits s’échauffent et les slo­gans anti-flics com­men­cent à fuser, pour leur rap­pe­ler que nous n’avons besoin d’aucun homme pour nous pro­té­ger, et encore moins en uni­forme.
Nous arri­vons sur le pont de la Feuillée, les flics tou­jours collés au cor­tège. Des fémi­nis­tes déci­dent alors de les char­ger, pour les forcer à garder leur dis­tance. Des lignes se for­ment et blo­quent leur avan­cée, aux cris de «  Police natio­nale, police patriar­cale  » ou encore « Contre les vio­len­ces des flics, auto­dé­fense fémi­niste ». Les coups pleu­vent mais on tient bon. On réus­sit à les conte­nir un petit moment, puis la manif repart. Les flics sont tou­jours pré­sents mais au moins, ils ne nous enca­drent plus sur les côtés.
Nous pas­sons ensuite place des Terreaux puis remon­tons dans les Pentes de la Croix-Rousse. La pré­sence poli­cière est tou­jours mas­sive et les CRS nous sui­vent jusqu’à la Place Colbert. La manif prend fin, les per­son­nes res­tent sur la place pour dis­cu­ter, chan­ter, etc. Les CRS conti­nuent de blo­quer l’accès à la rue Diderot, tandis que la BAC rode autour des fémi­nis­tes. Nous crai­gnons des ten­ta­ti­ves d’arres­ta­tion, mais fina­le­ment ils se déci­dent à partir sans inter­pel­ler per­sonne.
La manif se ter­mine par une soirée fes­tive à La Plume Noire.
Il res­tera de cette soirée des fémi­nis­tes qui se bat­tent, gueu­lent, se ren­contrent, s’orga­ni­sent entre elles, repren­nent l’espace et ren­dent visi­ble leurs luttes quo­ti­dien­nes.
« Misogynes, les­bo­pho­bes, trans­pho­bes, méfiez vous, on rend les coups !  »