mardi 18 juin 2013

Rappel : Contre la mobilisation réactionnaire anti-IVG

Le 26 juin prochain aura lieu le procès de Xavier Dor, militant anti-avortement notoire, dirigeant de SOS Tous-Petits et participant des prières de rue anti-IVG devant l'hôpital Tenon à Paris. Il a déjà été condamné pour plusieurs actions anti-avortement. 

Ces réactionnaires veulent détruire les conquêtes des luttes féministes dans un contexte où la droite et l'extrême droite se réorganisent et pour qui le rôle de la femme se borne à la reproduction et aux tâches domestiques. 

Voici ci-dessous une vidéo sur la mobilisation réactionnaire anti-avortement devant l'hôpital Tenon, un extrait de la brochure Pour un féminisme révolutionnaire du PC maoïste de France à ce sujet et l'appel du Planning Familial :


"Que de luttes menées ! Et des résultats souvent. Mais disons-le aussi, de nouvelles conquêtes certes mais pas des véritables acquis, car le pouvoir peut défaire ce qu’il a accordé sous la contrainte. Pour le droit à la contraception et à l’avortement par exemple, le pouvoir actuel est en train de fermer un à un de nombreux centres de planning familial et de services hospitaliers, ce qui va rendre évidemment l’accès tant à la contraception qu’à l’IVG plus difficile pour les plus pauvres : même avec la carte CMU quand de nombreux services sont fermés, les délais légaux sont vite dépassés. Mais revenons à l’histoire de cette conquête remise en question : le 5 avril 1971 est publié « le manifeste des 343 femmes » qui déclarent avoir enfreint la loi de 1920. C’est un extraordinaire coup de gong qui retentit : l’appel a été lancé par des femmes un peu protégées par leur statut social, mais ce sont des centaines de milliers de femmes qui se sentent concernées. Pourtant, même pour la très respectée Simone Weil, les insultes les plus minables volent de toutes part dans un Parlement survolté et au comble de l’indignation (« et quasiment masculin » remarque-t-elle), quand elle propose un vote pour la libéralisation et la légalisation de l’avortement. Dans le chahut et les vociférations, la loi sur l’interruption volontaire de grossesse a néanmoins été votée en décembre 1975. Mais quelle empoignade ! Oui, la loi a été finalement votée mais après de très longues et très dures luttes qui ont fait dire à S.Weil que c’est à la suite de cet assaut de machisme au parlement qu’elle est devenue féministe !

Le procès de Bobigny (1972) est l’un des sommets de la lutte qui d’une certaine façon devait aussi plus tard conduire à l’adoption de la loi sur la légalisation de l’IVG. C’est un procès emblématique auquel sont attachés deux grands noms du combat féministe de l’époque : Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir. Emblématique parce que c’est un procès de rupture où les accusées se font accusatrices devant l’opinion publique à la fois témoin et acteur. « On ne naît pas femme : on le devient » avait écrit « scandaleusement » S. de Beauvoir : en quelques mots tout est dit : c’est la société qui fait des femmes « Le Deuxième Sexe », le « sexe faible ». Emblématique parce qu’il plaçait au centre de la lutte une ouvrière et sa fille et qu’il s’agissait aussi d’une affaire de viol. La victoire a été remportée et les femmes en ont été les principales artisanes, bourgeoises, petites bourgeoises et ouvrières alliées dans cette lutte, même si celles qui avaient le plus à combattre et aussi le plus à gagner étaient les travailleuses. Il n’en reste pas moins que dans la société de classes d’aujourd’hui, où la classe dominante est la bourgeoisie, toutes les femmes ne mènent pas le même combat sur un front unique. Une femme du peuple en France peut sentir son combat plus proche de celui d’un travailleur d’usine que de celui de sa sœur de genre dans la bourgeoisie. Le combat des femmes pour leurs droits se place principalement dans le cadre de la lutte contre la bourgeoisie aux côtés de leurs camarades travailleurs. Ce sont tous les travailleurs, hommes et femmes réunis, qui mènent ensemble la lutte pour une autre société, plus juste, moins inégalitaire où les femmes n’auraient plus à combattre contre d’arbitraires privilèges masculins."




Rassemblement de soutien au Planning 75 - Procès contre Xavier Dor (activiste anti-IVG)

L'audience du procès qui nous oppose à Xavier Dor, activiste anti-IVG, aura lieu mercredi 26 juin 2013.

Un rassemblement de soutien au Planning de Paris est organisé pour l'occasion de 11h30 à 13h30 devant le Palais de Justice.

Celles et ceux qui le souhaitent peuvent également assister au procès, sachant que l'audience débute à 13h30 et qu'il faut être dans la salle bien en avance (places non garanties).

Attention ! Nos centres seront fermés toute la journée le 26 juin.

Pour mémoire, Xavier Dor et d'autres militants anti-avortement ont fait intrusion dans nos locaux les 25 et 26 juin 2012, entrainant l'entrave à l'accueil des femmes en demande d'IVG. Nous avons décidé avec la présidente de porter plainte, en présence d'une femme témoin agressée physiquement et psychologiquement (Xavier Dor lui a notamment jeté au visage les chaussons de bébé qui figurent sur la photo de cet événement).

Source Wikipédia : "Fondateur et président depuis 1986 de l'association SOS tout-petits*, Xavier Dor est un des initiateurs des "commandos anti-IVG". Dans le cas de son association, les actions menées consistaient, pour ces militants antiavortement et catholiques, à s'introduire dans des hôpitaux ou cliniques où étaient pratiquées des IVG, parfois dans des parties interdites au public, et à prier en attendant d'être expulsés par la force publique. Il a ainsi participé à plusieurs dizaines d'opérations au moins2, jusqu'en 1995. Son association fut par ailleurs, surtout jusqu'en 1997, à l'origine de manifestations contre l'avortement."

*SOS tout-petits est l'association qui manifeste devant le CIVG de Tenon et obtient l'autorisation de faire des prières de rue tous les mois dans le 20ème arrondissement.
Plus d'infos sur http://collectifivgtenon.wordpress.com/

D'autres faits qui lui sont reprochés seront jugés le 26 juin. Le 2 avril 2011 notamment, il avait "perturbé" l’accès à l’hôpital Saint-Vincent de Paul (en priant dans la rue et en distribuant de petits chaussons de bébé tricotés).

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