vendredi 8 mars 2013

RASSEMBLEMENT EN HOMMAGE A MISSAK MANOUCHIAN ET AUX FTP-MOI

JEUDI 21 FEVRIER 2013

Dans le cadre de la semaine anticoloniale, une trentaine de personnes se sont réunies rue de Plaisance (Paris 14é) pour rendre hommage aux résistants de la Main-d'œuvre immigrée (MOI), à Missak Manouchian et à son épouse Mélinée (également engagée dans la résistance contre l'occupant nazi).

Les photos ont été prises devant l'immeuble où le couple a vécu jusqu'à l'arrestation par la police française de Missak en 1943.
L'adaptation musicale par Léo Ferré du poème « L'Affiche rouge » de Louis Aragon fut diffusée. Une émotion certaine s'est dégagée des visages... Plusieurs intervenants ont pris la parole.

Missak Manouchian, ouvrier, poète et communiste arménien, a perdu son père lors du génocide arménien de 1915 perpétré par le gouvernement et les militaires turcs. Il aura donné sa vie pour la cause de la Révolution.



D'ABORD EN TANT QU'OUVRIER...

Missak et son frère Karabet arrivent à Marseille en 1925. D'abord menuisier, il monte à Paris pour travailler comme tourneur aux usines Citroën. Missak doit subvenir aux besoins des deux frères, Karabet étant gravement malade. Ce dernier meurt deux ans après. Lui, sera licencié au moment de la grande crise capitaliste des années 1930. Missak fréquente les universités ouvrières de la CGT. Il adhère au Parti communiste en 1934, suite aux manifestations fascistes du 06 février orchestrées par les ligues d'extrême droite. A cette même période, il se joint au Comité de secours pour l'Arménie (HOK). Ce comité aura pour but de collecter des ressources au sein de la diaspora arménienne afin d'aider la jeune République socialiste. L'Arménie soviétique (tout comme le reste de l'URSS) est, en effet, sous le joug du blocus des alliés impérialistes. 



...PUIS EN FERVENT RESISTANT ANTIFASCISTE.

Après la trahison collaborationniste, Missak Manouchian redevient ouvrier. Il est arrêté pour la deuxième fois en juin 1941. Après sa libération, il est responsable de la section arménienne de la MOI (clandestine). En 1943, il intègre les Francs-tireurs et partisans – Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) de Paris. Au mois de juillet de la même année, il en est le commissaire technique.

Les FTP-MOI rassemblent des résistants italiens, polonais, juifs hongrois et roumains, espagnols et aussi français. Cette armée d'ouvriers conscients et de combattants aguerris (certains ont servi dans les Brigades internationales) va infliger de sérieuses pertes à l'occupant nazi. Dans Paris, dès la fin 1942,  l'on comptera, en moyenne, une opération armée tous les deux jours (sabotages, attentats, déraillements de trains,...).
Le 28 septembre 1943, les « terroristes » de l'Affiche Rouge liquident Julius Ritter, le responsable du Service du travail obligatoire (STO) en France et général SS.

Le groupe Manouchian est arrêté en novembre 1943, trahi par un renégat. Les membres seront condamnés à mort le 21 février 1944 et exécutés au Mont-Valérien (dans la proche banlieue ouest de Paris). Olga Bancic, seule femme du groupe, sera décapitée en Allemagne le 10 mai 1944. 

 

L'AFFICHE ROUGE : QUELLES SIGNIFICATIONS AUJOURD'HUI ?

A l'heure où la terreur raciste s'intensifie contre les travailleurs immigrés, à l'heure où le fascisme progresse à grands pas, le combat héroïque de ces courageux militants doit-être connu de tous/tes. Mais les commémorations ne suffisent pas : avec la crise générale du capitalisme, le plus dur  reste devant nous. En avant !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire