lundi 18 mars 2013

Contre le patriarcat, je me lève et je me bat, Retour sur la marche de nuit non mixte

Avec un peu de retard, voici deux comptes rendus de la marche de nuit non mixte s'étant déroulée à Lyon le 8 mars dernier. Merci à la Camarade pour l'envoi.

La Cause du Peuple




Environ 300 personnes se sont déplacées pour participer à la marche de nuit non mixte vendredi 8 mars à Lyon, de la place Antonin Poncet aux pentes de la Croix Rousse en passant par le Vieux Lyon.
Entre flics, fafs et silence des médias, l’affirmation d’une force collective, et un rappel non négociable : « La rue la nuit nous appartient ! »

Récits et photographies de cette manifestation nocturne.
Contre le patriar­cat, je me lève et je me bat, contre le capi­ta­lisme, je me lève et je résiste !
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Le cor­tège part de Antonin Poncet aux cris « les rues, les nuits sont à nous », direc­tion Saint Jean. Les CRS sont en nombre, une dizaine de cars rien que pour nous, plus la bac. Arrivées côté Saône, un groupe de fachos est appuyé contre le mur, leurs mains sur les partie géni­ta­les. Les flics les ont rodés, nous aussi.
En l’absence de ser­vice d’ordre offi­ciel et visi­ble, ce sont toutes les meufs pré­sen­tes qui se sen­tent concer­nées « face aux vio­len­ces, auto­dé­fense ! » et qui com­men­cent à se soli­da­ri­ser pour aller à leur ren­contre.
« T’es une femme qu’est ce que tu vas me faire ? »
Arrivées à leur hau­teur, de par leurs pro­vo­ca­tions s’expri­mant sous forme de gestes autis­ti­ques mimant des coups et d’inci­ta­tions à la sodo­mie, nous fai­sons bloc et les coin­çons contre le mur. Ni les flics ni les fachos ne s’y atten­daient, c’est un peu la pani­que, les flics ten­tant de nous sépa­rer des fafs mais ne savent pas où poser leurs mains sur nous pour nous empê­cher de leur courir après.
Finalement, les fachos humi­liés et pro­té­gés par la police se cas­sent quais de Saône. Les CRS équipés for­ment des lignes et se pla­cent alors de part et d’autre du cor­tège, voir car­ré­ment dedans, et nous enca­dre­rons jusqu’au pont de la Feuillée.
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Fuite de fafs
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« Libres majeu­res, et vac­ci­nées, pas besoin d’être escor­tées ! »
Conspuant les flics tout le long du par­cours pour qu’ils arrê­tent leur « pro­tec­tion » rap­pro­chée et aux cris de « hété­ro­flics cassez vous », nous déci­dons de blo­quer la rangée de CRS à notre gauche sur le pont. Les flics ne com­pren­nent rien, une bonne partie de la manif est main­te­nant déci­dée à mar­cher de manière « fière et soli­daire », sans 50 CRS qui enca­drent notre cor­tège.
Les flics ten­tent de nous repous­ser avec leur bou­clier mais nous fai­sons bloc pour les empê­cher d’avan­cer. Des coups sont échangés, puis les flics reçoi­vent l’ordre d’arrê­ter leur mêlée de rugby pour nous lais­ser conti­nuer.
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CRS virilistes qui pensaient que les nanas allaient se laisser faire
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On a tou­jours 40 CRS dans notre dos, et on conti­nue direc­tion Terreaux, les pentes pour ter­mi­ner place Colbert.
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Dans les rues, on se fait applau­dir par cer­tai­nEs, on reçoit les regards scep­ti­ques des autres, trou­vant l’expli­ca­tion toute trou­vée : « c’est la jour­née de la meuf ».
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Un autre Compte Rendu de la Manif fémi­niste :
Le 8 mars au soir, plu­sieurs cen­tai­nes de per­son­nes se sont regrou­péEs en non mixité fémi­niste - meufs et goui­nes (trans ou cis [1] ) et mecs trans - pour mani­fes­ter contre le capi­ta­lisme et l’hété­ro­pa­triar­cat.
La manif est partie de la place Antonin Poncet, s’est diri­gée vers le Vieux Lyon pour ensuite remon­ter dans les pentes de la Croix-Rousse.
Dès le début de la manif, place Bellecour, quel­ques fafs insul­tent et mena­cent les mani­fes­tan­tEs, et des mecs cis relous ten­tent de s’intro­duire dans le cor­tège. Les fémi­nis­tes ripos­tent à coup de slo­gans et réus­sis­sent à pré­ser­ver la non-mixité.
A signa­ler qu’une dizaine de camions de CRS nous enca­drent déjà, leurs effec­tifs étant com­plè­te­ment dis­pro­por­tion­nés au regard du nombre de per­son­nes pré­sen­tes dans la manif.
Nous pas­sons ensuite sur le pont Bonaparte. Une ving­taine de fafs nous atten­dent à l’entrée de Saint Jean. La manif s’arrête. Une partie des fémi­nis­tes scan­dent des slo­gans tels que « Saint Jean est à nous » ou encore «  La rue la nuit nous appar­tient » tandis que d’autres leur fon­cent dessus. Les flics ten­tent d’empê­cher l’affron­te­ment et nous repous­sent vive­ment. Les fafs recu­lent, pro­té­gés par les flics. A Saint Jean comme ailleurs, nous repre­nons l’espace.
La manif repart. Nous pas­sons devant la cathé­drale puis nous pre­nons les quais de Saône. Les flics, sur les nerfs depuis l’affron­te­ment avec les fafs, qua­drillent com­plè­te­ment la manif. Nous mar­chons donc au milieu de deux ran­gées de CRS qui enca­drent le cor­tège du début à la fin. Les esprits s’échauffent et les slo­gans anti-flics com­men­cent à fuser, pour leur rap­pe­ler que nous n’avons besoin d’aucun homme pour nous pro­té­ger, et encore moins en uni­forme.
Nous arri­vons sur le pont de la Feuillée, les flics tou­jours collés au cor­tège. Des fémi­nis­tes déci­dent alors de les char­ger, pour les forcer à garder leur dis­tance. Des lignes se for­ment et blo­quent leur avan­cée, aux cris de «  Police natio­nale, police patriar­cale  » ou encore « Contre les vio­len­ces des flics, auto­dé­fense fémi­niste ». Les coups pleu­vent mais on tient bon. On réus­sit à les conte­nir un petit moment, puis la manif repart. Les flics sont tou­jours pré­sents mais au moins, ils ne nous enca­drent plus sur les côtés.
Nous pas­sons ensuite place des Terreaux puis remon­tons dans les Pentes de la Croix-Rousse. La pré­sence poli­cière est tou­jours mas­sive et les CRS nous sui­vent jusqu’à la Place Colbert. La manif prend fin, les per­son­nes res­tent sur la place pour dis­cu­ter, chan­ter, etc. Les CRS conti­nuent de blo­quer l’accès à la rue Diderot, tandis que la BAC rode autour des fémi­nis­tes. Nous crai­gnons des ten­ta­ti­ves d’arres­ta­tion, mais fina­le­ment ils se déci­dent à partir sans inter­pel­ler per­sonne.
La manif se ter­mine par une soirée fes­tive à La Plume Noire.
Il res­tera de cette soirée des fémi­nis­tes qui se bat­tent, gueu­lent, se ren­contrent, s’orga­ni­sent entre elles, repren­nent l’espace et ren­dent visi­ble leurs luttes quo­ti­dien­nes.
« Misogynes, les­bo­pho­bes, trans­pho­bes, méfiez vous, on rend les coups !  »

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